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Ça, tome 1 // Stephen King
Titre : Ça, tome 1 (VO : It)
Auteur : Stephen King
Edition : Le Livre de Poche
Genre : Horreur
Pages : 799
Ma note :
Résumé :
Enfants, dans leur petite ville de Derry, Ben, Eddie, Richie et la petite bande du « Club des ratés », comme ils se désignaient, ont été confrontés à l’horreur absolue : ça, cette chose épouvantable, tapie dans les égouts et capable de déchiqueter vif un garçonnet de six ans…
Vingt-sept ans plus tard, l’appel de l’un d’entre eux les réunit sur les lieux de leur enfance. Car l’horreur, de nouveau, se déchaîne, comme si elle devait de façon cyclique et régulière frapper la petite cité.
Entre le passé et le présent, l’enfance et l’âge adulte, l’oubli des terreurs et leur insoutenable retour, l’auteur de Sac d’os nous convie à un fascinant voyage vers le Mal, avec une de ses œuvres les plus amples et les plus fortes.Mon avis :
Voici le roman de King qui me faisait le plus peur et que je n'avais jamais réussi à lire jusqu'à présent. Pourtant je lis King depuis l'âge de 12 ans, donc depuis plus de 20 ans maintenant. J'avais tenté de lire ce premier tome il y a bien des années et j'avais été assez terrorisée pour ne pas le reprendre avant maintenant. Peut-être n'était-ce tout simplement pas le bon moment à l'époque car je peux vous dire que j'ai adoré ma lecture !
Ça est une lecture qui se mérite : elle est ardue, dense, malsaine. Mais terriblement addictive et l'on est récompensé de ses efforts par la fin de ce premier tome qui pose les bases d'une confrontation qui s'annonce magistrale.
Je ne sais pas trop par où commencer mais je vais tenter d'être structurée. Je pense qu'il est inutile de rappeler l'histoire, tout le monde a entendu parler de ce clown. Mais il est plus que cela. Tellement plus. Et c'est ça qui est terrifiant. Ce roman, c'est pour moi la métaphore de l'odyssée que chacun de nous a vécu, celle du passage de l'enfance à l'âge adulte. Une enfance insouciante, faite en 1958 de cinéma, de jeux dans la nature, de copains et de bagarres. Les gosses de l'époque étaient riches de ça, à défaut d'argent. Comme à son habitude, King nous dresse un portrait archi-fouillé et détaillé de l'Amérique des années 50. Pas la grande Histoire mais la petite, la vie quotidienne des "petites gens". Oui, ça peut paraître long, ennuyeux, inintéressant... J'avoue moi-même avoir parfois ressenti ces longueurs (la seule raison qui me fait lui donner 4/5 au lieu de 5), mais cela fait partie du "package". Quand on lit King, on sait que ce sera immersif à souhait, mais pour que cela réussisse, il faut énormément de détails pour donner vie à la ville et aux personnages.
Oui, vous avez bien lu. La ville est pour moi un personnage à part entière tant elle est présente à travers tout ce premier tome. J'ai eu l'impression, en refermant ce livre, que c'était moi qui avait vécu toute mon enfance à Derry, cette ville paumée du Maine, tellement l'écriture de King nous permet d'y être, tout simplement. Et parlons un peu de l'ambiance qui se dégage de ce roman. Dieu que j'étais mal à l'aise par moments !! C'est malsain, c'est glauque, mais en même temps, ç'a l'insouciance de l'enfance. Il ne faut pas se leurrer, l'horreur est présente. King a le don de nous faire des scènes où il ne se passe rien de particulier pour tout d'un coup nous sortir cet élément fantastique qui nous fait se dresser les cheveux sur la tête ! Ce clown, ce Pennywise ou Grippe-Sou, et toutes les formes qu'il prend sont tout bonnement terrifiantes. (J'en ai d'ailleurs fait un cauchemar !) Il incarne à lui seul toutes les peurs d'enfance que l'on pensait, une fois adulte, avoir complètement oubliées. Mais il n'en est rien. Et Ça se fait une joie de nous le rappeler. Je me demande bien comment les personnages vont réussir à se sortir de ce guêpier...
Transition toute trouvée pour parler des personnages justement ! Tous les personnages de King, qu'ils soient principaux ou secondaires, ont tellement d'épaisseur que l'on croirait les connaître. L'auteur ne laisse de côté aucun détail, aucun aspect de leur personnalité. Ce Club des Ratés, c'est une ode à l'amitié que nous offre l'auteur. Tous sont attachants, sauf ceux que l'on a envie de massacrer (coucou le père de Bev et l'horrible Henry Bowers !). Les personnages sont nombreux mais, pour ma part, je ne me suis jamais perdue entre qui est qui dans le Club des Ratés. Tous ont leur singularité et j'ai pris beaucoup de plaisir à les suivre dans leurs différents chemins de vie. Chemins qui, par la force des choses, vont les ramener à Derry pour faire face à Ça. Nous savons que les protagonistes ont réussi à vaincre le clown démoniaque quand ils étaient enfants mais nous ne savons pas comment... Et surtout, comme le dit la célèbre phrase, Il est revenu...
Tous cela me donne très envie de découvrir la suite et, pourquoi pas, les deux films qui ont été réalisés à partir de ces romans. Encore une fois, c'est un coup de maître de la part du Maître !
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