• Hygiène de l'assassin // Amélie Nothomb

    Titre : Hygiène de l'assassin

    Autrice : Amélie Nothomb

    Edition : Le Livre de Poche

    Genre : Contemporain

    Pages : 222

    Ma note : 

     

    Résumé :

    Prétextat Tach, prix Nobel de littérature, n'a plus que deux mois à vivre.
    Des journalistes du monde entier sollicitent des interviews de l'écrivain que sa misanthropie tient reclus depuis des années. Quatre seulement vont le rencontrer, dont il se jouera selon une dialectique où la mauvaise foi et la logique se télescopent. La cinquième lui tiendra tête, il se prendra au jeu. Si ce roman est presque entièrement dialogué, c'est qu'aucune forme ne s'apparente autant à la torture.
    Les échanges, de simples interviews, virent peu à peu à l'interrogatoire, à un duel sans merci où se dessine alors un homme différent, en proie aux secrets les plus sombres. Premier roman d'une extraordinaire intensité, où Amélie Nothomb, 25 ans, manie la cruauté, le cynisme et l'ambiguïté avec un talent accompli.

     

    Mon avis :

    Deuxième incursion pour moi dans les livres d'Amélie Nothomb et c'est encore une réussite, même si j'ai moins apprécié ce titre que Acide Sulfurique.

    Le postulat de départ est simple : un écrivain apprend qu'il va mourir dans deux mois, il reçoit cinq journalistes pour cinq interviews. Mais connaissant Amélie Nothomb, on se doute que le récit sera original. Cette originalité se trouve tout d'abord dans le format du récit : tout le roman n'est quasiment qu'un immense dialogue, entre l'écrivain et les journalistes successifs. J'avais un peu peur de me perdre dans qui dit quoi dans ce ping-pong verbal mais ça n'a pas été le cas.

    Ce qui fait la force de ce récit, c'est le personnage de Prétextat Tach. D'une mauvaise foi incroyable et jamais vue auparavant, je l'ai trouvé odieux mais en même temps génial. On le déteste mais on ne peut s'empêcher de l'admirer, pour sa manière de retourner les situations à son avantage et pour son génie des mots. Les quatre premiers journalistes sont complètement défaits par lui et c'est sacrément jouissif ! Vient ensuite la dernière journaliste, une femme alors que les quatre premiers étaient des hommes. Commence alors une véritable joute pendant laquelle l'écrivain trouve enfin une adversaire à sa mesure.

    J'ai adoré les premières interviews avec les quatre premiers journalistes mais j'ai trouvé que la dernière entrevue traînait un peu en longueur, ce qui est dommage pour un livre d'à peine plus de 200 pages. La discussion prend un tournant inattendu qui révèle une facette encore plus sombre du personnage de Prétextat. L'ambiance, tout au long du roman, est particulièrement malsaine. La fin m'a laissée complètement perplexe, dubitative et peut-être un peu déçue... Comme d'habitude avec l'autrice, le titre prend son sens au fur et à mesure de la lecture. L'écriture d'Amélie Nothomb est, comme d'habitude et c'est impressionnant pour un premier roman, pleine de finesse et de subtilité, on sent que chaque mot a été choisi avec soin afin de donner encore plus de force au propos, même s'il faut pour cela passer parfois par la vulgarité.

    Globalement, j'ai tout de même beaucoup apprécié cette lecture et Prétextat Tach restera longtemps dans ma mémoire comme un des personnages les plus odieux qui soit. Je continuerai avec joie ma découverte des livres de l'autrice.


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