• Titre : Kitchen

    Autrice : Banana Yoshimoto

    Edition : Folio

    Genre : Contemporain

    Pages : 181

    Ma note : 

     

    Résumé :

    Que faire à vingt ans, après la mort d'une grand-mère, quand on se retrouve sans famille et qu'on aime les cuisines plus que tout au monde ? Se pelotonner contre le frigo, chercher dans son ronronnement un prélude au sommeil, un remède à la solitude. Cette vie semi-végétative de Mikage, l'héroïne de Kitchen, est un jour troublée par un garçon, Yûichi Tanabe, qui l'invite à partager l'appartement où il loge avec sa mère. Mikage s'installe donc en parasite chez les Tanabe : tombée instantanément amoureuse de leur magnifique cuisine, elle est aussi séduite par Eriko, la « mère » de Yûichi Eriko, personnage ambigu et pur, transsexuel à la beauté éblouissante, qui, traversant le récit comme un soleil éphémère, va bientôt mourir à son tour de mort violente...

    Banana Yoshimoto révèle dans Kitchen, à travers une sorte de « minimalisme flou », une sensibilité nourrie de paradoxes, une sensibilité dans laquelle toute une génération de jeunes Japonais s'est reconnue.

     

    Mon avis :

    Je reste assez perplexe devant ce livre... Je l'ai trouvé assez étrange, bien que je commence à avoir l'habitude des plumes parfois excentriques des Japonais.

    Cet ouvrage est composé de deux nouvelles, Kitchen et Moonlight Shadow. La première nous raconte l'histoire de Mikage, qui perd sa grand-mère et se retrouve seule au monde. Un garçon de sa connaissance, Yûichi Tanabe, l'invite alors à habiter chez lui, avec sa mère Eriko, qui est en fait son père qui a changé de sexe. La seconde nouvelle suit Satsuiki, une jeune fille qui a perdu son petit ami dans un accident de voiture et qui doit apprendre à se reconstruire.

    J'ai préféré la première nouvelle à la deuxième. Elle déploie tout le talent propre aux plumes japonaises en termes de poésie, de descriptions imagées, d'atmosphère toute nippone, feutrée et minimaliste. Tout, dans ce texte, est dans la description de ce que les personnages ressentent. C'est surtout une atmosphère qui, tout comme dans les films d'animation des Studios Ghibli, nous paraît douce, feutrée, chaleureuse. On saluera l'ouverture d'esprit de l'autrice, avec ce personnage transsexuel fantastique. Rappelons que ce livre date de 1988. Le texte traite du deuil et du processus de reconstruction avec sensibilité et délicatesse. Malgré tout, il y a quelque chose que ne parviens pas à nommer ni à décrire qui fait que, pour une Occidentale comme moi, j'ai éprouvé un sentiment d'étrangeté. Peut-être ne suis-je pas encore très habituée au style japonais.

    La seconde nouvelle est nettement moins bonne que la première selon moi. Elle traite également du deuil mais en y ajoutant un élément paranormal qui permet d'appréhender les mythes du Japon. Néanmoins, j'ai trouvé les réactions des personnages assez étranges. Encore une fois, cette étrangeté qui m'a empêchée de rentrer complètement dans le récit.

    Au final, encore une découverte d'une plume japonaise qui aura su m'emporter avec le premier récit mais pas avec le second. Je poursuivrai avec grand plaisir mon voyage à travers les contrées nippones.


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  • Titre : Et ton cœur qui bat

    Autrice : Carène Ponte

    Edition : Michel Lafon

    Genre : Contemporain

    Pages : 346

    Ma note : 

     

    Résumé :

    Au Meilleur Ami de l'Homme : un hôtel insolite où devant chaque chambre vous attend un petit chien abandonné que vous pourrez adopter ou non en partant.
    Voyag'Elles : un guide touristique "spécial femmes" que Roxane a créé avec son amie Sam, et auquel elle a adjoint un blog irrésistible où elle raconte ses péripéties dans tous les coins de France.
    Roxane : en dehors de son blog, une boule de souffrance rongée de culpabilité et de haine envers le responsable de son malheur.
    Mais dans l'hôtel où Roxane a décidé de poser ses valises, pour Voyag'Elles, il y a des personnes sages qui, malgré les cruautés du destin, se consolent grâce aux petits bonheurs de la vie... et y trouvent la force d'affronter le lendemain.

     

    Mon avis :

    Je connaissais Carène Ponte de nom mais ne m'étais jamais penchée sur un de ses romans. C'est maintenant chose faite et j'ai beaucoup apprécié ma lecture.

    J'avoue, c'est le concept de l'hôtel qui propose pour chaque chambre un chien à adopter qui m'a tout de suite attirée. Malheureusement, et c'est le seul reproche que je peux faire à ce roman, j'ai trouvé que le concept était sous-exploité. On ne voit pas assez cet aspect de l'hôtel. Je voulais plus de chiens !!

    Au-delà de ça, les sujets abordés sont assez graves et dramatiques pour un roman que je croyais "feel good" au départ. Cela aurait d'ailleurs mérité une petite note en début de roman. Si vous traversez un deuil ou que c'est un sujet particulièrement sensible pour vous, prenez garde. Les sujets graves sont ici traités avec beaucoup de sensibilité et de délicatesse. Les personnages sont tous très touchants, notamment Roxanne, notre personnage principal, et Gwenole, ce vieux monsieur qui affectionne les cravates les plus excentriques possibles. Entre deux chapitres aux sujets plus douloureux, vous trouverez des extraits du blog tenu par Roxanne. Ces passages sont assez drôles et apportent de la légèreté et de l'humour afin de rétablir l'équilibre.

    J'ai trouvé les réactions des personnages très crédibles, sans entrer dans le pathos. Roxanne surtout : j'ai tout à fait compris ses réactions, je crois qu'à sa place, j'aurais réagi exactement de la même manière.

    J'aurais pu cependant me passer de la romance. Pourquoi ce besoin quasi compulsif d'intégrer cet élément à toute histoire ? (Ceci n'est nullement un reproche fait à l'autrice mais un constat général. Ou peut-être est-ce la grincheuse anti-romance en moi qui parle ??)

    (Parlons-nous de la couverture que je trouve kitsch à souhait ? Comme quoi, il ne faut pas juger un livre par sa couverture !)

    En bref, une très bonne lecture, très émouvante et touchante, qui me donne envie de découvrir d'autres titres de l'autrice.


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  • Titre : Jurassic Park

    Auteur : Michael Crichton

    Edition : Pocket

    Genre : Science-fiction / Thriller

    Pages : 504

    Ma note : 

     

    Résumé :

    Isla Nublar. L'armée doit venir "faire le ménage". Le programme dont cette île est le théâtre avait pourtant tout du paradis scientifique : un immense complexe naturel où s'ébattent, aux yeux de tous, les plus féroces sauriens du Jurassique, génétiquement ramenés à la vie... Quelques jours avant le chaos, le paléontologue Alan Grant et Ian Malcolm, mathématicien de renom, embarquent pour ce bout de terre perdu au large du Pacifique. Bientôt, le petit groupe invité par le créateur du parc doit se rendre à l'évidence : au cœur d'une jungle primitive et hostile, l'être humain n'est plus l'espèce dominante, mais la proie...

     

    Mon avis :

    Jurassic Park est un film que j'adore, qui d'autant plus est de ma génération (ouh le vieux fossile ! C'est de circonstance, notez bien !). Je ne sais pas pourquoi j'ai attendu aussi longtemps avant de découvrir le roman qui a servi de base au film. Maintenant que c'est chose faite, je peux vous dire que j'ai eu un coup de cœur monumental pour ce livre !

    Mettons immédiatement les choses au clair : j'ai trouvé le roman bien meilleur que le film, même si j'aime toujours autant ce dernier, question de nostalgie. Il s'y passe forcément beaucoup plus de choses, il est plus dense, plus complet et merveilleusement bien écrit. 

    L'intrigue de départ est identique à celle du film : une île perdue au milieu de l'océan, un parc qui offre toutes les garanties de sécurité possibles et des dinos en veux-tu en voilà. Ajoutez à cela une visite en avant-première avec des scientifiques et des avocats afin de rassurer les investisseurs. Qu'est-ce qui pourrait mal se passer ??

    J'avoue que je redoutais un peu toutes les explications scientifiques. J'avais très peur de ne rien y comprendre. J'ai vite été rassurée : le jargon scientifique est tout à fait intelligible pour peu que l'on ait deux sous de jugeotte. Les démonstrations de Malcolm ou des autres scientifiques peuvent paraître nébuleuses au premier abord mais on s'y fait très vite et le côté science-fiction passe sans problème. Du côté des dinosaures, j'ai été à la fois fascinée par ces bestioles tout autant qu'elles me fichaient une trouille monstre. Je pense que c'est la réaction de toute personne sensée (n'est-ce pas Monsieur Hammond ??)

    Lorsque l'aspect thriller s'en mêle, tout part à vau-l'eau (je suis pleine d'expressions antédiluviennes... C'est le Jurassique qui veut ça ??). Les personnages se rendent compte que les dinos ne sont pas de charmantes bêtes apprivoisées qui vont sauter dans le cerceau enflammé sans demander leur reste. L'action monte crescendo, la tension s'installe parfaitement et je ne pouvais difficilement m'arrêter de lire tellement le récit était prenant ! L'homme n'est plus le maître mais la proie. J'ai adoré l'inversion progressive du rapport de force entre l'homme et la nature, avant le retour à l'équilibre. Cela nous démontre que la nature a ses propres règles, qu'elle ne se soumet pas à la volonté des hommes et qu'elle fera sa loi bien après la disparition de l'espère humaine.

    En ce sens, le roman fait la part belle aux scientifiques mais aussi aux dégâts que les découvertes - aussi révolutionnaires soient-elles - peuvent engendrer. Grant et Wu en sont le parfait exemple : fiers des découvertes puis horrifiés par les conséquences. Malcolm, lui, avait tout compris dès le départ. De l'autre côté de la balance, nous avons les inconscients, qui ne pensent qu'au profit et qui semblent ne pas avoir conscience du danger dans lequel ils placent les autres : Hammond, Nedry. Je n'ai pas trouvé grand intérêt dans les personnages des enfants, Tim et Lex. Surtout Lex : cette gamine est insupportable, ne pense qu'à chouiner et à réclamer à manger (je me souviendrai longtemps de la glace en pleine attaque de raptors...). C'est d'ailleurs bien souvent à cause d'elle que les autres se font repérer... Justine, si tu passes par là, je suis d'accord avec toi : jetons-la en pâture aux dinos !!

     Au final, une lecture tellement réjouissante que je vais m'empresser de lire la suite ! Je pense que ce roman figurera en bonne place dans mon top 2021, même si nous ne sommes que début janvier.


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  • Titre : Winternight, tome 1 : L'ours et le rossignol

    Autrice : Katherine Arden

    Edition : Folio SF

    Genre : Fantastique - Historique

    Pages : 435

    Ma note : 

     

    Résumé :

    Au plus froid de l’hiver, Vassia adore par-dessus tout écouter, avec ses frères et sa sœur, les contes de Dounia, la vieille servante. Et plus particulièrement celui de Gel, ou Morozko, le démon aux yeux bleus, le roi de l’hiver. Mais, pour Vassia, ces histoires sont bien plus que cela. En effet, elle est la seule de la fratrie à voir les esprits protecteurs de la maison, à entendre l’appel insistant des sombres forces nichées au plus profond de la forêt. Ce qui n’est pas du goût de la nouvelle femme de son père, dévote acharnée, bien décidée à éradiquer de son foyer les superstitions ancestrales.

     

    Mon avis :

    J'ai eu un énorme coup de cœur pour ce premier tome ! Et pourtant, c'était mal parti... Il m'a fallu presque 150 pages pour véritablement entrer dans le récit. J'étais perdue dans le folklore russe, je me mélangeais les pinceaux dans les personnages (entre machin fils de truc et les personnages qui ont trois noms chacun, j'étais perplexe !) et je trouvais que c'était très contemplatif. Ce dernier point n'était pas vraiment un inconvénient pour moi : j'aime beaucoup quand l'auteur/trice prend le temps de poser son univers et ses personnages. Il faut d'ailleurs savoir que, pendant le début du récit, Vassia n'est pas le personnage principal. Mais au final, j'ai été complètement happée et subjuguée.

    L'intrigue aurait pu être classique si elle ne trouvait pas ses fondations dans le folklore russe. C'est ce qui fait toute la différence avec un récit fantastique plus "traditionnel". C'est une revisite tout à fait réussie des légendes russes qui nous est proposée ici. J'ai adoré cet aspect, avec tous ses récits, ses démons, cette "culture païenne" qui fait tout le charme de la tradition. Tout cela campé dans un univers hivernal très convaincant : ce livre donne froid tellement l'hiver est bien représenté !

    Les personnages sont tous hyper convaincants dans le sens où ils ne sont ni fondamentalement bons ni fondamentalement mauvais. Ils sont tous plus ou moins morally grey, pourrait-on dire. Vassia, comme je l'ai dit, n'est pas immédiatement le personnage principal mais va le devenir. J'ai amé le fait qu'elle soit spéciale sans être parfaite. Père, mère et belle-mère sont bien développés, même si un peu caricaturaux. Les frères et sœurs m'ont bien plu, j'attends d'ailleurs de les voir plus souvent dans les suites, surtout Sacha. Allons-nous parler de Konstantin ? On adore le détester !! Il est très crédible dans son rôle de prêtre qui veut détruire toutes les anciennes croyances pour ne laisser que Dieu Tout-Puissant ! Mais les personnages que j'ai préférés, ce sont tous ces démons et créatures fantastiques : le domovoï, le vazila et surtout Morozko !! Lui, je l'ai adoré !! J'attends de le voir encore plus dans la suite et je suis intriguée de voir comment l'autrice va développer son personnage... 

    Petit plus non négligeable : le glossaire à la fin, qui aide à ne pas se perdre dans les mots russes.

    Au final, une extraordinaire découverte - bien que le début m'eut fait craindre le pire ! - dont l'originalité réside dans le contexte des légendes russes. Je lirai la suite avec grand plaisir dès qu'elle sera parue en poche. Folio SF, ceci est un message à votre attention : dépêchez-vous de sortir la suite !!

     


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  • Titre : Jamaiplu

    Autrice : Josiane Balasko

    Edition : Pygmalion

    Genre : Nouvelles - Fantastique

    Pages : 259

    Ma note : 

     

    Résumé :

    Quel est le point commun entre:

    une jeune femme qui parle aux animaux
    une vie de chien
    un scénario mortel
    un enfant trop curieux
    des fantômes rigolards
    des zombies très affectueux
    un goûter entre filles
    et un extraterrestre en pot?

    Réponse:
    Josiane Balasko

    Avec ce recueil de nouvelles drôles, tendres ou amères, l'actrice préférée des Français, artiste aux multiples talents, jette un regard sensible et acerbe sur notre temps.

     

    Mon avis :

    Mais c'était tellement BIEN !! Nous connaissons toutes et tous Josiane Balasko comme actrice ou comme réalisatrice mais son travail de plume est moins souvent mis en avant. Ce recueil de nouvelles est la première chose que je lis d'elle et, si tout est aussi bien, je ne m'arrêterai certainement pas là !

    J'ai dévoré ce recueil à un rythme effréné, enchaînant les nouvelles les unes après les autres. Bien sûr, il y en a certaines que j'ai moins aimées que d'autres, mais globalement ce fut une excellente lecture. Je vais vous dire quelques mots pour chaque nouvelle, en essayant de ne pas trop en dire.

    Jamaiplu : la nouvelle qui donne son nom au recueil est sans doute une de celles que j'ai préférées. On y suit une jeune femme qui a le don de parler aux animaux, ce qui va l'entraîner dans une aventure cauchemardesque ! Références au travail de Poe.

    Le Boss : cette nouvelle était terriblement triste mais malheureusement très réaliste... Ce chien m'a fait énormément de peine.

    Un scénario d'enfer : je n'ai rien vu venir !! J'ai été bluffée !! Balasko pourrait écrire des thrillers !

    Histoire sainte : une nouvelle qui m'a laissée de marbre... et qui confirme que je n'aime décidément pas les enfants !

    Les explorateurs : on ne se doute pas de la condition des personnages au début... Puis, quand on a compris, on se dit que c'est drôlement bien fait !

    Adopteunzombie.com : je ne suis pas adepte des zombies alors je n'ai pas franchement aimé cette nouvelle... Pourtant l'idée est originale !

    Faites pousser un extraterrestre : j'ai adoré ! C'était complètement déjanté !! Vous ne regarderez plus vos plantes vertes de la même façon...

    Le musée de l'Homme : j'ai trouvé cette nouvelle trop vulgaire à mon goût... Dommage car l'idée est tout à fait intéressante !

    En bref, un recueil excellent dans l'ensemble, je regrette juste le sentiment d'inégalité qui est propre aux recueil de nouvelles.


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