• Titre : Ça, tome 2 (VO : It)

    Auteur : Stephen King

    Edition : Le Livre de Poche

    Genre : Horreur

    Pages : 638

    Ma note : 

     

    Résumé :

    De retour, après vingt-sept années, dans leur petite ville de Derry, les membres du « Club des ratés » (ainsi se nommaient-ils eux-mêmes sur les bancs de l’école) doivent affronter leurs plus terrifiants souvenirs, brutalement ressurgis.
    ça : nul ne sait nommer autrement la chose inconnue qui semble devoir se réveiller cycliquement dans les entrailles de la ville, pour semer la mort et l’épouvante.
    Roman de l’enfance, tableau saisissant de la vie américaine, cette œuvre ambitieuse est une parabole du Mal enfoui, refoulé, et de la violence de ses réapparitions. C’est enfin, et surtout, une des plus grandes œuvres de Stephen King, un festival de terreur.

     

    Mon avis :

    Cette suite était TELLEMENT BIEN !! J'avais déjà adoré le premier tome mais alors ici, ça monte crescendo pour aboutir à un final éblouissant !

    J'ai adoré retrouver les personnages, j'y pense d'ailleurs régulièrement depuis que j'ai terminé ma lecture, j'ai l'impression d'avoir quitté des gens que je connaissais. Et voilà une grande victoire pour l'auteur : parvenir à créer des personnages qui nous touchent, nous émeuvent, parfois nous répugnent mais qui nous marquent tellement que l'on ne parvient pas à les oublier. La ville de Derry, personnage à part entière (et plus encore, vous le comprendrez à la lecture), est tout à fait fascinante.

    Le rythme du récit est extrêmement intéressant : on a toujours deux timelines, une en 1958 et l'autre en 1985, qui s'accélèrent au fur et à mesure du récit pour finir par se rejoindre. La fin est parfaite selon moi, douce-amère comme il faut.

    Clairement, pour moi, l'affrontement avec Ça représente une métaphore de ce que les enfants doivent traverser pour passer à l'âge adulte. C'est le roman de l'enfance et de l'amitié. En ce qui concerne l'intrigue, comme c'est le second tome, je ne vais pas vous spoiler mais sachez que, contrairement au premier tome, je n'ai ressenti ici aucun ennui ni sentiment de longueur. Tout est maîtrisé à la perfection par King, rien n'est laissé au hasard. Certaines scènes nous terrifient, d'autres nous épouvantent, d'autres encore nous laissent perplexe et mal à l'aise (vous qui l'avez fini, vous-mêmes vous savez de quelle scène je parle ici...). Au final, tout fait sens, même l'insensé (je pense ici à la vraie nature de Ça) et c'est une des grandes forces de l'auteur : nous faire accepter l'inacceptable. Mais au final, est-ce que Ça est réellement la chose la plus terrifiante du roman ? N'est-ce pas plutôt cette version de l'Amérique, dans tout ce qu'elle a de violent, que King a voulu dénoncer ?

    Ainsi, King a encore réussi un coup de maître avec ce roman. C'était le bon moment pour moi pour le découvrir et il entre dans mon Panthéon personnel des meilleurs livres de l'auteur. Connaissant l'histoire, vais-je maintenant oser m'attaquer aux films ?


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  • Titre : Acide Sulfurique

    Autrice : Amélie Nothomb

    Edition : Albin Michel

    Genre : Contemporain

    Pages : 193

    Ma note : 

     

     

    Résumé :

    « Vint le moment où la souffrance des autres ne leur suffit plus : il leur en fallut le spectacle. »

     

    Mon avis :

    C'est le premier livre d'Amélie Nothomb que je lis de toute ma vie et ça ne sera certainement pas le dernier car ce fut un énorme coup de coeur !

    Tout d'abord, l'ensemble s'est lu à une vitesse effarante ! Je ne pouvais m'empêcher de tourner les pages tellement j'avais envie de savoir ce qui allait se passer après. Le fait que les chapitres soient hyper courts a encore donné du rythme à un récit qui n'en manque déjà pas à la base. Le postulat de départ est simple mais terrifiant : et si la télé-réalité s'était emparée des camps de concentration pour en faire sa nouvelle émission ? C'est de ce principe que part l'autrice pour nous proposer une critique acerbe et mordante de la télé-réalité. 

    L'ambiance qui se dégage de ce roman est terriblement addictive mais en même temps malsaine et glauque à souhait. Car l'horreur des camps de concentration est reproduite dans ses moindres détails : des personnages qui ont tout perdu dans une rafle, y compris leur identité car ils ne sont plus nommés que par des noms de code, comme notre héroïne CKZ 114. Un nom est ce qui donne une dimension à chaque être humain et les en priver revient à les déshumaniser. La mort attend tous les "candidats" comme dans les véritables camps. Amélie Nothomb montre ainsi jusqu'où la télé-réalité est prête à aller pour faire grimper ses audiences. L'autrice nous démontre qu'il y a plusieurs coupables : les responsables de chaînes de télé qui diffusent cela en dépit de tout sens moral, les "kapos" qui participent à l'horreur absolue et surtout les téléspectateurs qui s'indignent tout en continuant à regarder... Le lecteur ne peut s'empêcher d'être mal à l'aise devant les horreurs commises en toute impunité pour le sacro-saint audimat. Cela nous fait réfléchir sur le pouvoir que l'on donne actuellement à la télé-réalité. Est-il possible que nous en arrivions réellement là un jour ? J'aime à penser que non mais l'homme est tellement aveugle dans sa bêtise que je crains parfois le pire...

    Les personnages servent parfaitement le propos de l'actrice. Pannonique s'impose en Christ Rédempteur mais n'est pas exempte de tout défaut. Zdena représente son exact opposé et j'ai aimé la relation qui a lié des deux femmes. Les autres personnages gravitent autour d'elles et contribuent à leur apporter du relief. La fin est abrupte mais je l'ai aimée comme ça.

    En résumé, une plus qu'excellente lecture qui me donne la certitude de poursuivre ma découverte de l'univers d'Amélie Nothomb.


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  • Titre : Ça, tome 1 (VO : It)

    Auteur : Stephen King

    Edition : Le Livre de Poche

    Genre : Horreur

    Pages : 799

    Ma note : 

     

    Résumé :

    Enfants, dans leur petite ville de Derry, Ben, Eddie, Richie et la petite bande du « Club des ratés », comme ils se désignaient, ont été confrontés à l’horreur absolue : ça, cette chose épouvantable, tapie dans les égouts et capable de déchiqueter vif un garçonnet de six ans…
    Vingt-sept ans plus tard, l’appel de l’un d’entre eux les réunit sur les lieux de leur enfance. Car l’horreur, de nouveau, se déchaîne, comme si elle devait de façon cyclique et régulière frapper la petite cité.
    Entre le passé et le présent, l’enfance et l’âge adulte, l’oubli des terreurs et leur insoutenable retour, l’auteur de Sac d’os nous convie à un fascinant voyage vers le Mal, avec une de ses œuvres les plus amples et les plus fortes.

     

    Mon avis :

    Voici le roman de King qui me faisait le plus peur et que je n'avais jamais réussi à lire jusqu'à présent. Pourtant je lis King depuis l'âge de 12 ans, donc depuis plus de 20 ans maintenant. J'avais tenté de lire ce premier tome il y a bien des années et j'avais été assez terrorisée pour ne pas le reprendre avant maintenant. Peut-être n'était-ce tout simplement pas le bon moment à l'époque car je peux vous dire que j'ai adoré ma lecture !

    Ça est une lecture qui se mérite : elle est ardue, dense, malsaine. Mais terriblement addictive et l'on est récompensé de ses efforts par la fin de ce premier tome qui pose les bases d'une confrontation qui s'annonce magistrale. 

    Je ne sais pas trop par où commencer mais je vais tenter d'être structurée. Je pense qu'il est inutile de rappeler l'histoire, tout le monde a entendu parler de ce clown. Mais il est plus que cela. Tellement plus. Et c'est ça qui est terrifiant. Ce roman, c'est pour moi la métaphore de l'odyssée que chacun de nous a vécu, celle du passage de l'enfance à l'âge adulte. Une enfance insouciante, faite en 1958 de cinéma, de jeux dans la nature, de copains et de bagarres. Les gosses de l'époque étaient riches de ça, à défaut d'argent. Comme à son habitude, King nous dresse un portrait archi-fouillé et détaillé de l'Amérique des années 50. Pas la grande Histoire mais la petite, la vie quotidienne des "petites gens". Oui, ça peut paraître long, ennuyeux, inintéressant... J'avoue moi-même avoir parfois ressenti ces longueurs (la seule raison qui me fait lui donner 4/5 au lieu de 5), mais cela fait partie du "package". Quand on lit King, on sait que ce sera immersif à souhait, mais pour que cela réussisse, il faut énormément de détails pour donner vie à la ville et aux personnages.

    Oui, vous avez bien lu. La ville est pour moi un personnage à part entière tant elle est présente à travers tout ce premier tome. J'ai eu l'impression, en refermant ce livre, que c'était moi qui avait vécu toute mon enfance à Derry, cette ville paumée du Maine, tellement l'écriture de King nous permet d'y être, tout simplement. Et parlons un peu de l'ambiance qui se dégage de ce roman. Dieu que j'étais mal à l'aise par moments !! C'est malsain, c'est glauque, mais en même temps, ç'a l'insouciance de l'enfance. Il ne faut pas se leurrer, l'horreur est présente. King a le don de nous faire des scènes où il ne se passe rien de particulier pour tout d'un coup nous sortir cet élément fantastique qui nous fait se dresser les cheveux sur la tête ! Ce clown, ce Pennywise ou Grippe-Sou, et toutes les formes qu'il prend sont tout bonnement terrifiantes. (J'en ai d'ailleurs fait un cauchemar !) Il incarne à lui seul toutes les peurs d'enfance que l'on pensait, une fois adulte, avoir complètement oubliées. Mais il n'en est rien. Et Ça se fait une joie de nous le rappeler. Je me demande bien comment les personnages vont réussir à se sortir de ce guêpier...

    Transition toute trouvée pour parler des personnages justement ! Tous les personnages de King, qu'ils soient principaux ou secondaires, ont tellement d'épaisseur que l'on croirait les connaître. L'auteur ne laisse de côté aucun détail, aucun aspect de leur personnalité. Ce Club des Ratés, c'est une ode à l'amitié que nous offre l'auteur. Tous sont attachants, sauf ceux que l'on a envie de massacrer (coucou le père de Bev et l'horrible Henry Bowers !). Les personnages sont nombreux mais, pour ma part, je ne me suis jamais perdue entre qui est qui dans le Club des Ratés. Tous ont leur singularité et j'ai pris beaucoup de plaisir à les suivre dans leurs différents chemins de vie. Chemins qui, par la force des choses, vont les ramener à Derry pour faire face à Ça. Nous savons que les protagonistes ont réussi à vaincre le clown démoniaque quand ils étaient enfants mais nous ne savons pas comment... Et surtout, comme le dit la célèbre phrase, Il est revenu...

    Tous cela me donne très envie de découvrir la suite et, pourquoi pas, les deux films qui ont été réalisés à partir de ces romans. Encore une fois, c'est un coup de maître de la part du Maître !


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  • Titre : Les dédicaces

    Auteur : Cyril Massarotto

    Edition : Flammarion

    Genre : Contemporain

    Pages : 262

    Ma note :  

     

    Résumé :

    De Claire, on ne sait pas grand-chose, sinon qu'elle vit à Paris et collectionne les livres dédicacés. Son plus grand plaisir est d'écumer les librairies à la recherche de ces trésors qui font de chaque livre un objet unique et précieux, « parce que la dédicace ajoute une histoire à l'histoire ». Chez un bouquiniste, elle tombe sur un livre dont la dédicace lui laisse une désagréable impression de vulgarité. L'auteur, Frédéric Hermelage, laisse son numéro de téléphone à une certaine Salomé, assorti d'un compliment outrancier. Seulement, à la lecture, le roman est à l'opposé de la dédicace. Subtil, élégant. Comment expliquer un tel contraste ? De librairies en Salons du livre, Claire va alors se lancer sur les traces de cet écrivain discret, jusqu'à franchir les règles de la fiction.

     

    Mon avis :

    J'ai acheté ce livre un peu sur un coup de tête, ayant lu uniquement le résumé et les premières pages. Ce qui j'y ai découvert m'avait donné très envie de lire la suite. Qui suis-je pour résister à l'appel impérieux d'un livre ?

    J'ai littéralement dévoré et adoré cette lecture ! Un roman qui se passe dans l'univers des livres où l'on découvre Claire, une quadra qui collectionne les livres dédicacés. Mais attention, pas les dédicaces sans saveur qui sont écrites à la chaîne au Salon du Livre, mais celle qui ont une histoire, une âme ou qui sont plus originales que le traditionnel "Amitiés". Jusqu'au jour où la dédicace d'un certain Frédéric Hermelage va l'emmener dans l'aventure de sa vie. L'intrigue est diablement efficace, on a toujours envie de connaître la suite. Les chapitres sont courts, ce qui donne encore plus de rythme au roman.

    C'est un livre qui parle de livres. C'est piquant, caustique, drôle, parfois impertinent. Certains auteurs en prennent gentiment pour leur grade (Guillaume Musso, Marc Levy et Virginie Grimaldi entre autres), les lecteurs aussi, mais également les blogueurs, les booktubeurs, les bookstagrameurs... Il ne fait pas bon être un amoureux des livres sous la plume de Cyril Massarotto ! Et ne parlons pas des livres feel good, abomination par excellence pour les protagonistes principaux. Mais au fond, n'est-ce pas une mise en abîme pour l'auteur ? Car son livre est clairement feel good ! Et l'on y parle de La Grande Librairie comme de l'émission dans laquelle tout auteur digne de ce nom doit passer. En tant que grande fan de l'émission, j'adore j'adhère !

    Maintenant, l'auteur a intérêt à assurer, car ses dédicaces lors de salons du livre vont être étudiées à la loupe !

    Et a fin !! Je ne m'attendais pas à ça !! Une fin complètement ouverte mais je veux savoir ce qu'il se passe après !!! C'est cruel de nous laisser en plan comme ça !

    Au final, une excellente lecture, qui n'est pas passée loin du coup de cœur ! Je me félicite d'avoir acheté ce roman et je ne manquerai pas de jeter un œil aux autres publications de l'auteur. 


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  • Titre : The Night Circus (VF : Le Cirque des Rêves)

    Autrice : Erin Morgenstern

    Edition : Random House Vintage

    Genre : Fantastique

    Pages : 490

    Ma note : 

     

    Résumé :

    "Le cirque arrive sans crier gare. Aucune annonce ne précède sa venue, aucune affiche sur les réverbères, aucune publicité dans les journaux. Il est simplement là, alors qu'hier il ne l'était pas."

    Sous les chapiteaux rayés de noir et de blanc, c'est une expérience unique, une fête pour les sens où chaque visiteur peut se perdre avec délice dans un dédale de nuages, flâner dans un luxuriant jardin de glace, s'émerveiller et se laisser enivrer...

    BIENVENUE AU CIRQUE DES RÊVES !

    Derrière la fumée et les miroirs, la compétition fait rage. Deux jeunes illusionnistes, Celia et Marco, s'affrontent dans un combat magique pour lequel ils sont entraînés depuis l'enfance. Cependant ils s'aiment, et cette passion pourrait leur être fatale.

     

    Mon avis :

    J'ai tellement de choses à dire sur ce livre que je vais essayer d'être un tant soit peu structurée... J'ai lu ce livre en LC avec Mathilde de la team psychopathe, merci à toi pour ma première LC, ce fut un bonheur de partager nos points de vue !

    Je vais commencer par reconnaître un talent indéniable à l'autrice : elle a un don pour les descriptions ! Ce Cirque des Rêves vous entraîne, vous enchante et vous enchaîne. J'avais tellement l'impression d'y être, de déambuler dans les allées, d'assister à tous les numéros présentés, de visiter les tentes qui retiennent l'attention... Cette impression immersive a été confortée par les chapitres à la deuxième personne. Tous nos sens sont sollicités pendant cette lecture : on voit les numéros des acrobates et des illusionnistes, on sent l'odeur entêtante du caramel et du pop corn, on goûte à toutes ces gourmandises tellement alléchantes, on entend les murmures émerveillés des visiteurs, on touche du doigt un véritable univers de magie. L'atmosphère est onirique et mystérieuse à souhait et j'avais cette impression "burtonienne" qui revenait sans cesse à mon esprit. J'aurais très bien vu le réalisateur adapter ce roman, tout à fait dans son univers ! Mais ce Cirque est un peu trop merveilleux et cache un côté dérangeant, sombre, malveillant... Toute cette atmosphère dissimule une intrigue intéressante mais sous-exploitée.

    L'intrigue, justement, parlons-en. Ce challenge entre les deux protagonistes est le fil rouge de tout le roman, s'étendant sur de nombreuses années. Néanmoins, je l'ai trouvé assez discret, peut-être trop. J'ai trouvé l'intrigue moins intéressante que l'aspect "vie quotidienne" du cirque. La résolution m'a cependant satisfaite, je ne spoilerai pas la fin mais je suis contente que l'autrice n'ait pas choisi la solution de facilité. J'ai juste trouvé dommage que certains aspects de l'intrigue soient survolés et ne trouvent de réponse que dans les dernières pages.

    Quant aux personnages, étrangement je ne me suis pas tellement attachée aux deux protagonistes principaux, Celia et Marco. Surtout Marco d'ailleurs. Celia est un personnage intéressant mais pas assez exploité en profondeur. Marco, quant à lui, ne m'intéressait pas du tout... Je l'ai trouvé sans intérêt et particulièrement insipide à partir d'un tournant dans le récit. J'ai aussi trouvé leur histoire précipitée. Au final, j'ai largement préféré tous les personnages qui gravitent autour d'eux : Bailey, Poppet et Widget, Tsukiko, Chandresh, Friedrick et tous les autres. Ils ont tous apporté une dimension supplémentaire au récit et ont apporté une âme à ce Cirque des Rêves.

    En conclusion, une atmosphère extraordinaire, des personnages originaux, une magie omniprésente mais une intrigue que j'aurais aimé voir plus développée.


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