• Titre : Les gratitudes

    Autrice : Delphine de Vigan

    Edition : Le Livre de Poche

    Genre : contemporain

    Pages : 185

    Ma note : 

     

    Résumé :

    « Je suis orthophoniste. Je travaille avec les mots et avec le silence. Les non-dits. Je travaille avec la honte, le secret, les regrets. Je travaille avec l’absence, les souvenirs disparus, et ceux qui ressurgissent, au détour d’un prénom, d’une image, d’un mot. Je travaille avec les douleurs d’hier et celles d’aujourd’hui. Les confidences.
    Et la peur de mourir.
    Cela fait partie de mon métier.
    Mais ce qui continue de m’étonner, ce qui me sidère même, ce qui encore aujourd’hui, après plus de dix ans de pratique, me coupe parfois littéralement le souffle, c’est la pérennité des douleurs d’enfance. Une empreinte ardente, incandescente, malgré les années. Qui ne s’efface pas. »

    Michka est en train de perdre peu à peu l’usage de la parole. Autour d’elles, deux personnes se retrouvent : Marie, une jeune femme dont elle est très proche, et Jérôme, l’orthophoniste chargé de la suivre.

     

    Mon avis :

    Première incursion pour moi dans les récits de Delphine de Vigan et ce ne sera certainement pas la dernière tant j'ai adoré ma lecture ! 

    Ce livre raconte l'histoire de trois personnages : Michka, une adorable mamie qui commence à perdre ses facultés mentales ; Marie, la jeune femme qui s'occupe d'elle et Jérôme, l'orthophoniste qui va l'aider une fois en EHPAD. J'ai beaucoup aimé le ton doux-amer qui se dégage de ce récit : on sait très bien que Michka ne rentrera pas chez elle et que son état ne va pas s'améliorer. Pourtant, on vit des moments de joie avec elle. On comprend que tout a une fin mais que la fin peut être le commencement d'autre chose, quelque chose d'impalpable parfois, mais l'aventure ne s'arrête pas là.

    Côtoyant régulièrement des personnes en EHPAD (un de mes meilleurs amis y travaille, K. si tu passes par ici...), j'ai été particulièrement touchée par ce récit. Il y a tellement de belles phrases dans ce roman, j'en ai noté plusieurs. La plume de Delphine de Vigan est étonnante de justesse, de poésie et de sensibilité. Les mots sont clairement choisis avec soin, soupesés et travaillés avec amour. J'aime beaucoup ce genre de plume.

    On ne peut que s'attacher à Michka, qui comprend clairement ce qui lui arrive : elle perd ses mots, pas la tête ; à Marie aussi, qui est dévouée à Michka et qui fait tout son possible pour l'aider ; et enfin à Jérôme, qui comme Don Quichotte, se bat contre des moulins à vent mais se bat quand même, même si l'issue est inéluctable.

    Le seul reproche que je peut faire à ce livre, c'est qu'il est trop court !! J'aurais eu envie qu'il continue encore quelques dizaines de pages.

    En bref, une belle pépite que j'ai découverte et une autrice que j'ajoute à ma liste d'auteurs-ices à suivre.


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  • Titre : Quartier Lointain, intégrale

    Auteur : Jirô Taniguchi

    Edition : Casterman

    Genre : manga

    Pages : 406

    Ma note : 

     

    Résumé :

    Un Japonais d’une cinquantaine d’années se remet difficilement des excès d’alcool commis la veille ; à tel point qu’il se trompe de train pour rentrer chez lui. Il se retrouve dans celui qui se dirige vers la ville de son enfance et il en profite pour se rendre sur la tombe de sa mère. Ce retour sur les traces de sa jeunesse va se transformer en bond dans le temps car notre héros va être transporté dans la peau de ses quatorze ans.

     

    Mon avis :

    Cela faisait très longtemps que j'avais envie de découvrir cette œuvre phare de l'auteur, une des séries pour lesquelles il es connu et reconnu. Jirô Taniguchi est un mangaka que j'aime beaucoup aussi, quand Casterman a proposé cette réédition de Quartier Lointain en intégrale et à petit prix, je n'ai pas hésité longtemps.

    Je vous le dis tout de go : j'ai adoré cette lecture ! Nous suivons ici Hiroshi, un homme d'une cinquantaine d'années qui délaisse sa famille et qui boit un peu trop. Au retour d'un voyage d'affaires, il se trompe de train et se retrouve dans sa ville natale, dans laquelle il n'a plus mis les pieds depuis un moment. Il y perd connaissance. A son réveil, il se retrouve dans son corps d'adolescent de 14 ans, mais avec tous ses souvenirs d'homme d'âge mûr. Ce sera l'occasion pour lui de revivre cette période de sa vie et, peut-être, d'empêcher l'évènement qui a déchiré sa famille...

    Un récit avec une pointe de fantastique mais qui est majoritairement "tranche de vie", genre que j'apprécie tout particulièrement. Ici, pas de grandes scènes d'action ou de batailles, juste la vie quotidienne d'un adolescent de 14 ans dans une petite ville japonaise. Tout le récit est teinté d'onirisme et de poésie, propres à la façon de raconter de l'auteur. C'est plein de délicatesse et de sensibilité, et ça fait réfléchir sur les choix que l'on fait et sur l'importance de la famille. La nostalgie y est également omniprésente.

    Les personnages sont tous très attachants et on a vraiment l'impression de faire partie de cette famille, de vivre au jour le jour avec eux leurs joies et leurs peines.

    En bref, je continuerai ma découverte des œuvres de Taniguchi avec grand intérêt car j'adore tout ce que j'ai lu jusqu'à maintenant.


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  • Titre : Le pouvoir

    Autrice : Naomi Alderman

    Edition : Le Livre de Poche

    Genre : science-fiction

    Pages : 505

    Ma note : 

     

    Résumé :

    Et si les femmes prenaient enfin le pouvoir dans le monde entier ?
    Aux quatre coins du monde, les femmes découvrent qu'elles détiennent "le pouvoir".
    Du bout des doigts, elles peuvent soudain infliger une douleur fulgurante - et même la mort.
    Soudain, les hommes comprennent qu'ils deviennent le "sexe faible".
    Mais jusqu'où iront les femmes pour imposer ce nouvel ordre ?

     

    Mon avis : 

    J'ai lu ce roman il y a moins d'un mois et il m'a si peu marquée que... je ne m'en souviens quasiment plus !! Je suis donc très mitigée, pourtant le postulat de départ a de quoi interpeler !

    Nous sommes dans un monde dans lequel les femmes développent des pouvoirs qui leur permettent de s'affranchir de la domination masculine. Les hommes découvrent ce que cela fait d'être le "sexe faible". Mais ce pouvoir sera-t-il utilisé par les femmes à bon escient ?

    Nous suivons quelques personnages et les chapitres alternent les points de vue. Certains vont finir par se rencontrer, d'autres non.

    J'ai trouvé cette lecture divertissante mais sans plus, et certainement pas inoubliable vu que j'ai déjà tout oublié ! Surtout, c'était bien long pour une histoire qui aurait pu faire a minima 200 pages de moins. J'ai préféré certains points de vue à d'autres : j'ai aimé suivre Roxy et Tunde, mais j'ai détesté le point de vue d'Allie et tout son univers mystico-religieux. Etant donné que je n'aime pas du tout lire à propos de la religion, quelle qu'elle soit, tout ce sectarisme m'a ennuyée plus qu'autre chose. Malheureusement, et c'est le cas pour tous les personnages, je ne m'y suis pas attachée du tout. Je ne parvenais pas à m'intéresser à leur sort parce que je les ai trouvés fades.

    Du côté de l'intrigue, l'aspect développement des pouvoirs, révolte des femmes et idées féministes m'a plu mais ça s'arrête là. La morale du roman est intéressante : le pouvoir corrompt, quelles que soient les mains dans lesquelles il se trouve. La fin m'a laissée de marbre, j'ai même dû la relire pour être certaine de bien la comprendre. Au final, j'ai eu un sentiment de "tout ça pour ça".

    En bref, une lecture sympathique mais loin d'être transcendante.


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  • Voici le Book Haul de Mai 2021 !

    Comme d'habitude, les titres sont cliquables et renvoient vers la fiche du livre sur Livraddict.


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  • Titre : La maison hantée

    Autrice : Shirley Jackson

    Edition : Rivages

    Genre : horreur

    Pages : 270

    Ma note : 

     

    Résumé :

    Hill House est une immense et lugubre résidence, construite au XIXème siècle par le richissime industriel Hugh Crain. C'est une monstruosité architecturale, née d'un esprit torturé qui la souhaita à son image : labyrinthique, ténébreuse et pleine de lourds et terribles secrets. On la dit hantée, maléfique. Un chercheur fasciné par les phénomènes paranormaux a réuni dans la vieille demeure trois sujets, dont la personnalité lui paraît propre à susciter des manifestations surnaturelles, pour vérifier si Hill House et ses fantômes sont à la hauteur de leur réputation. Le cauchemar peut commencer...

     

    Mon avis :

    Ce roman est une référence en matière de récit gothique. Il me faisait un peu peur de prime abord car je craignais de ne pas adhérer au style de l'autrice. Au final, bien que n'étant pas un coup de cœur, j'ai adoré cette lecture et Hill House restera toujours dans un recoin de mon esprit dès que j'entendrai les mots "maison hantée"...

    Ne vous attendez pas ici à une histoire de fantômes classique. Il y a des éléments surnaturels, mais l'autrice s'attache davantage à nous raconter son histoire à travers la psychologie des personnages. Ces derniers sont peu nombreux et évoluent en huis-clos dans la maison, procédé que j'apprécie tout particulièrement. Je n'ai pas envie de trop vous en dire sur les personnages car ils sont la clé de voûte du récit. Je peux vous dire qu'ils sont quatre : le Dr Montague qui a mis en place l'expérience ; Eleanor, jeune fille en permanence en proie à des rêveries ; Theodora, sûre d'elle et qui souhaite être le centre de l'attention ; Luke, prétentieux et faisant partie de la famille propriétaire de la maison. Il y a, bien évidemment, un cinquième personnage, ô combien central : la maison. J'ai adoré que la maison semble dotée d'une personnalité malveillante. La maison-personnage est un procédé littéraire que je découvre mais que j'apprécie de plus en plus !

    L'intrigue peut sembler classique à première vue : des étrangers réunis dans une maison soi-disant hantée afin de voir les phénomènes surnaturels de leurs propres yeux. Mais le tour de force qu'a réussi l'autrice, c'est de nous faire ressentir l'angoisse des personnages. Ce sentiment, absent au début de l'histoire, apparaît petit à petit, presqu'insidieusement, sans que le lecteur ni les personnages ne s'en aperçoivent. Mais, quand ils en prennent conscience, il est déjà trop tard... Ce sentiment de malaise croissant, de ne plus savoir ce qui est réel, de folie grandissante est extrêmement réussi. 

    Je ne dirai pas qu'il s'agisse réellement d'un roman d'horreur, mais plutôt d'un livre qui parvient à instiller un certain degré de malaise au lecteur. Etant une grande habituée des livres de Stephen King, il n'y a pas grand-chose qui me fait peur et ce livre ne m'a pas effrayée du tout. Néanmoins, je reconnais que l'ambiance de ce roman est excellente.

    Le style de l'autrice est très fluide, agréable, et facile à lire contrairement à l'idée que je m'en faisais. La fin est brutale et laisse le lecteur pantois en refermant le livre. Je l'ai trouvée très cohérente avec l'évolution du récit.

    En bref, une excellente découverte et je pense que je lirai avec plaisir d'autres romans de Shirley Jackson.


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